"Qui contrôle la production du pétrole, qui peut agir sur sa circulation et son prix, d'une certaine façon contrôle l'économie mondiale et, par conséquent, détient une position de domination à l'échelle planétaire". Cette réflexion de Sami Nair donne le coup d'envoi à "La damnation de l'or noir" et en suggère les orientations. En parcourant à grands traits un siècle de l'histoire conflictuelle du pétrole, le récit privilégie les relations de pouvoir qui se sont tissées au cours du XXe siècle entre les pays consommateurs du Nord, en particulier les Etats-Unis (par le biais de leurs "Majors") et les pays producteurs du Sud, pour la plupart en position de dépendance vis à vis de leurs puissants clients. Les péripéties de cette histoire tumultueuse et confuse vont progressivement éclairer les enjeux économiques et géopolitiques pétroliers qui, plus que jamais, dominent aujourd'hui les relations internationales. L'actualité brûlante, celle de la guerre américano-irakienne nous en fournit, hélas, un exemple dramatique. Pour donner du "vécu" à "La damnation de l'or noir", quatre acteurs majeurs de cette aventure pétrolière témoignent : Sami Nair, professeur de sciences politiques ; Cheick Yamani, ex-ministre du Pétrole d'Arabie Saoudite, qui, à ce titre, a joué pendant plus de vingt ans un rôle de premier plan au sein de l'Opep ; Nicolas Sarkis, économiste et expert pétrolier auprès des pays membres de l'Opep ; James Akins, expert pétrolier au sein du gouvernement Nixon et ex-ambassadeur des Etas-Unis en Arabie Saoudite...