Comme avec « au vent mauvais » ou « les larmes de l’assassin » avec toutefois un univers moins sombre mais tout aussi intense, Murat m’a touchée avec son personnage de photographe des grands espaces et des âmes. Les dessins et les couleurs de ce roman graphique sont magnifiques et vous entrainent dans l’ouest américain du début du 19è siècle. Présentés comme des négatifs de photos argentiques, ou des ombres chinoises sur fond sépia, gris, orange, ces dessins dégagent une grande intensité qui servent à merveille le voyage introspectif que nous conte l’auteur. Une belle narration sur les premiers pas de la photographie mais aussi sur la conquête de territoire par les « Blancs » pour la construction du chemin de fer au détriment des peuples indiens présents sur ces terres