"Le titre est un leurre ou une énigme. On pense d'abord avoir affaire à un documentaire sur les chats jaunes et souriants qui ont fleuri sur les toits de Paris à l'automne 2001, peu de temps après le collapsus des Twin Towers. Mais l'enquête sur les mystérieux auteurs de graffitis félins tourne court. Le vrai sujet du film est ailleurs. Muni de son inséparable caméra vidéo, Chris Marker a arpenté le pavé parisien avec le peuple qui lève le poing. Retraites, 1er mai 2002, Irak, intermittents, foulard, Tibet, José Bové, sans-papiers mais aussi pro-Raffarin et anti-grèves : il est de toutes les manifs, de tous les cortèges. Prolongement de son travail de mémoire entrepris avec "Le fond de l'air est rouge", son patchwork culte sur la décennie 67-77, "Chats perchés", est le film-poème d'un militant qui n'a jamais renoncé. Son message, intemporel, était déjà barbouillé sur les murs en Mai 68 : "La beauté est dans la rue" (Jérémie Couston, Télérama numéro 2864, 1er décembre 2004)