Vertu du lâcher prise. La Grande Sophie, qui a toujours fui ce qui pouvait ressembler à une démonstration de virtuosité, assume (enfin !) ce dont elle est capable : une amplitude vocale qui n'a rien à envier à celle d'une Camille, et une richesse musicale digne de la scène anglo-saxonne. En ouverture du disque : des sons plutôt âpres (Bye bye etc.), échos de rock industriel teinté d'électro qui, sans doute, en déconcerteront certains - à commencer par les fans - ; en conclusion : une supplique bouleversante (Suzanne), sur laquelle elle dévoile toute sa maîtrise vocale.

Né en Bavière en Allemagne, de parents italiens, Simon Mayr s'installa très tôt en Italie. C'est en 1805 qu'il se lance dans cet Amor coniugale, se basant comme Paër pour sa Leonora (1804) et Beethoven pour son opéra Leonore - devenu Fidelio une fois remanié -, sur le livret que Jean-Nicolas Bouilly avait écrit pour l'opéra de Pierre Gaveaux en 1798. En 1804, ce livret français fut traduit en italien par Ferdinando Paer ; une année plus tard, Simon Mayr en faisait à son tour une adaptation en italien et le créait à Padoue le 26 juillet 1805 avec le plus grand succès...