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Avis

Londres, 2011. Ray Morris, trentenaire, e-journaliste free lance ès technologie est marié à Garthène, infirmière dans un hôpital publique. Pour Ray, c’est le grand saut dans le monde des adultes (il était temps !) : leur premier enfant va naître. Malheureusement, il ne cessera de trébucher et son existence deviendra vite un enfer. Squatté par un ami colérique et violent, doublé sur son achat immobilier, accusé d’être un casseur cynique lors des émeutes qui ébranlèrent l’été londonien, jeté à la vindicte populaire via internet, poursuivi par la justice, …, Ray dégringole. Seul son humour teinté de « naïve » innocence rend encore possible la lecture du journal de tant échecs. Trop de difficultés à s’accorder avec les autres ? Un monde rendu fou par les réseaux sociaux, la reconnaissance par la réussite matérielle, le trop-plein de modèles qui aboutit à leur disparition ? La faute à l’égoïsme de Ray ? Trop de difficultés auxquelles faire face  et qui l’enrayent, le désaccordent ? Un monde où les parents de Ray sont très absents. Même si le récit a des côtés pénibles (quelle succession d’échecs !), l’humour et  l’absence totale de jugement moral de l’auteur envers ses personnages rendent ce roman-journal très attachant. Et même si la fin n’est pas rose, le bricolage de Ray lui permet d’avancer dans la vie avec amour et une mordante clairvoyance (souvent anesthésiée avec de l’alcool). A défaut d’être accordé tout n’est donc pas désespéré. 

Christian

Vigny, Alfred de (1797-1863)

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