Barbara, chansons pour une absente
Tissé de ses plus belles chansons et d’extraits de ses rares interviews, un autoportrait sensible d’une immense artiste, disparue il y a vingt ans, le 24 novembre 1997.
En 1964, alors que la France vibre au son sucré des yé-yé, une jeune femme tout de noir vêtue, formée à l’intraitable école des cabarets, impose définitivement sa voix singulière dans le paysage musical tricolore. Rivalisant avec un Brel ou un Brassens, celle qui se définit simplement comme "une femme qui chante" touche au cœur un large public en mettant en mots et en notes de piano les morsures de l’existence. Mais si ses compositions touchent à l’universel, c’est à la source de sa propre expérience que Barbara a puisé leur émouvante authenticité.
Poison et remède
Souvent qualifiée de mystérieuse, la dame en noir n’a pourtant cessé de se raconter au fil de sa carrière, de son "Enfance" à ses "Insomnies", de "Nantes" à "Göttingen". Croisant captations de ses intenses interprétations, sur scène ou en studio, et extraits de ses rares interviews, dans lesquelles les mots, souvent, achoppent sur sa pudeur, Cyril Leuthy compose un admirable autoportrait musical – illustré de séquences d’animation poétiques – de Barbara, femme à la fois gaie et torturée, amoureuse passionnée, artiste exigeante et habitée, dont la musique fut "le poison et la médecine".