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Covid : 100 jours pour éviter la pandémie

Le Fustec Nolwenn Metteur en scène ou réalisateur
Année :
2022
5340

Censure, atermoiements et ratés ont jalonné les premiers mois de la propagation du Covid-19 à travers le monde. Avec de hauts responsables politiques et des dirigeants d’organismes de santé, cette enquête répertorie les "occasions manquées".

Entre la découverte, mi-décembre 2019, des premiers cas de Covid-19 à Wuhan et la publication, sur Internet, du séquençage génétique du virus, jusqu’alors gardé secret par Pékin, par deux virologues chinois et australien le 11 janvier, il s’écoule environ trois semaines : un précieux temps perdu. Mi-janvier, tandis qu’elle cherche à se rendre en Chine pour recueillir plus d’informations sur le virus, l’OMS choisit de ne pas déclarer l’urgence internationale par crainte de froisser l’Empire du Milieu. En France, malgré le confinement décrété à Wuhan, le gouvernement se veut rassurant. Mais, quelques heures après la déclaration le 24 janvier de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, trois cas sont confirmés dans le pays. Si les ministres de la Santé européens se réunissent le 13 février, aucune restriction de voyages ni de quarantaine n’est prévue pour les passagers en provenance de Chine. Fin février, en manque de tests, l’Italie, qui n’a pas pris la mesure de la propagation du virus, perd le contrôle. En France, faute de suivi des stocks de masques depuis les années 2010, le gouvernement, contrairement à ce qu’il affirme, ne peut répondre qu’à 10 % des besoins et ne dispose d’aucune réserve pour les soignants. Mais ce n’est pas pour cette seule raison qu’il va se résoudre à imposer le confinement à partir du 17 mars 2020. À ce jour, les Vingt-Sept ne sont toujours pas parvenus à définir une politique sanitaire commune.

Rapports de force

Formidablement documentée, cette enquête recense toutes les "occasions manquées" au cours des cent premiers jours de l’épidémie de Covid-19 pour la contenir. Interrogeant des dirigeants d’organismes de santé et d’instances internationales ainsi que de hauts responsables politiques, dont les anciens ministres de la Santé français Agnès Buzyn et Olivier Véran – lequel fait son mea culpa au sujet des masques dans son livre Par-delà les vagues (éd. Robert Laffont) –, ses auteurs évaluent les rapports de force lors de cette période charnière et s’interrogent sur les communications officielles des pays concernés comme sur leur absence de réactivité.