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Un mort tout neuf [Texte imprimé] / Eugène Dabit

Édition :
Année :
1934
1 vol. (256 p.) : 19 cm
Quel livre ! Et probablement le meilleur moyen d'entrer dans l'oeuvre à la fois douce et caustique d'Eugène Dabit : chargé d'humanité jusqu'à la gueule, la douceur jusque dans la crapule, et pourtant qui vous décortique tout ça à l'acide... Construction imparable : quatre journées, presque un timing en temps réel. Ouverture : on apprend qu'Albert est mort (rappelez-vous le destin célèbre phrase de Molière : "le petit chat est mort"), deuxième jour, la famille s'organise et le veille, troisième jour ce sont les formalités, quatrième jour on l'enterre. On ne vous fera grâce de rien, avec passage régulier au Bar du Télégraphe qui est la plaque tournante de ce petit monde. Des passages d'anthologie, lorsqu'on visite l'appartement du mort, et qu'on décortique ses papiers, actions, rencontres amoureuses, carnet de bord de sa voiture et de la société de pêche. Non, "Albert n'avait pas une vie aventureuse", mais c'est bien ce qui fait l'aventure de Dabit : cette masse de petits secrets qui nous explose à la figure, alors c'est l'inconscient de toute une société, ce Paris populaire de 1934, un peu moins miséreux que dans "L'hôtel du Nord", mais avec la même gouaille, la même verve. Alors on fait quoi et comment, chacun de nous, quand on apprend que l'oncle Albert est mort ? Ici commence la prouesse, mais nous on n'a qu'à suivre et rire. Pas très à l'aise, bien sûr, sinon le roman ne serait pas autant une réussite. Puis quand même : il n'est pas mort chez lui, Albert, il est mort chez une dame...