Un roman dont on ne sort pas indemne tant la description des mécanismes du harcèlement moral conjugal sont précisément dépeints. Un style très fluide qui fait que ce livre se lit d'une traite (quand on le peut). Me manque un peu de subtilité et d’efficacité dans l'enquête mais cette thématique du pervers narcissique, de l'emprise psychologique d'un être sur un autre et de la manipulation est pour un roman très bien traitée.
Quel regard peut bien porter un enfant sur la mort, le deuil ? C'est ce que ce livre nous permet d'entrevoir, à travers les mots de Zéphyr, dont la grande soeur vient de décéder brutalement. En quelques courts chapitres, qui marquent les étapes principales auxquelles nous devons faire face suite au décès d'un proche (la terrible annonce, le regroupement de la famille, la cérémonie, etc...) Zéphyr tente d'apprivoiser, de comprendre, les émotions qui le traversent, en pensant beaucoup à sa soeur.
Le ton est juste et retranscrit les moments de très grande tristesse, mais aussi les moments de joie dans la douleur. Un livre qui parlera d'autant plus à toutes les familles qui ont déjà eu à surmonter un deuil. "[...] ça oblige un peu à penser à ce qui est important, même si c'est nul [...]"
Un roman bouleversant sur le quotidien d'une Syrie en guerre. Salama est une héroïne très touchante, déchirée entre son désir d'aider son pays et la nécessité de partir et sauver sa famille. On savoure avec elle les quelques moments de répit et de bonheur, on affronte les souffrances et on s'accroche désespérément à la vie et à l'espoir. Salama et tous les autres personnages sont extrêmement humains. On s'identifie à eux car leur quotidien, le même que le nôtre, vole en éclats et il faut alors survivre au milieu des ruines de notre ancienne vie, avec tous les regrets, l'immense tristesse et la colère que cela implique. C'est un roman qui nous parle d'émotions humaines, qui ne nous épargne pas les questions qui n'auront jamais de réponse, la terreur que l'on peut ressentir à l'idée de perdre un proche, les mécanismes que notre esprit va mettre en place pour se protéger contre la souffrance.
Dans cette histoire, nos deux personnages, un père et son fils, prétendent avoir un chien. Ils vont vite s'embourber tout à fait dans leur mensonge, pour qu'il soit plus que crédible aux yeux de leur quartier. Les subterfuges deviennent de plus en plus ridicules, pour notre plus grand plaisir. Avoir un vrai faux chien, dans l'idée, on pourrait trouver ça malin. Jusqu'à ce que la vérité finisse par nous rattraper... Une petite histoire très drôle, avec une belle morale.
Quand deux générations, deux façons d'appréhender la vie se rencontrent dans un hôpital, cela donne un très beau roman que l'on pourrait qualifier de "philosophique" toute mesure gardée.
Hugo, après une tentative de suicide se retrouve à partager la chambre de Blanche, une vieille femme qui attend sereinement la fin. Ils ont une relation à la vie diamétralement opposée, de cette différence de point de vue vont naitre des échanges tantôt drôles, tantôt profonds entre les 2 patients. Loin d'être sombre ou larmoyant, ce roman nous livre un hymne : à la vie, à la force du dialogue entre génération, à l'importance de notre regard sur la vie et sur le monde.
Bien sur les puristes de la philosophie n'y trouveront pas leur compte, là n'est d'ailleurs pas le propos. Nous sommes bel et bien dans un roman avec ses limites et quelques incohérences, roman qui permet de prendre un peu de recul sur le quotidien et c'est déjà bien.