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La Marche lente des glaciers

Édition :
Collection :
Année :
1994
223 p. : couv. ill. en coul. : 24 cm.
" C'est quand on est heureux, dit mon père, qu'il faudrait mourir. Au plus beau. Moi c'est l'amour qui m'a abandonné en premier. Puis la chasse. Puis la pêche. Et maintenant j'attends la mort. " " Je le regardai. Il portait sa veste de campagne, délavée, rapiécée, dont je connaissais la texture douce et l'odeur. Il était vieux, mais paraissait entier. [...] Et pourtant, il avait bien dû sentir le travail de sape et il répéta : Oui, au plus beau. " On les a cru longtemps indestructibles, ces pères et ces mères qui, fidèlement, difficilement parfois, organisèrent pour nous la vie : la douce sécurité d'une maison et d'une table mise, à partir desquels l'élan de l'enfance put se construire. Et voilà que presque à leur insu - le glacier, en apparence immobile, avance inexorablement -, le temps a pénétré jusqu'au fond de leur chair. Ils sont devenus petits et fragiles, lents, et il faut leur tenir la main pour aller au bout de la route. Mais dans le silence revenu après les douleurs nécessaires, derrière les paupières closes, les images se lèvent, vivantes, héritage inépuisable et désormais immuable. L'auteur de Nous les Filles mesure ce qu'elle doit de richesses et de capacité de bonheur à son père et à sa mère. Cela pèse aussi lourd que l'enfance toute ronde des joies et des jeux.