Le 1er novembre 1954 débute l'insurrection en Algérie. Deux ans plus tard, Guy Mollet obtient du parlement les pouvoirs spéciaux pour la conduite de la répression de la "rébellion" algérienne. C'est ce qu'on appellera plus tard la guerre d'Algérie. De 1954 à 1962, trois millions de jeunes servent comme appelés en Algérie. Plus de 400 000 Algériens vivent et travaillent en France ; la guerre se livre aussi, autrement, en métropole. La rencontre a lieu entre des Algériens qui s'organisent en secret et des Français qui, 10 ans après 1945, considèrent le système colonial comme contraire à l'esprit de la République et à l'héritage de la Résistance. Des réseaux de soutien à la Fédération Française du Front de Libération Nationale des Algériens sont constitués. En 1954-1955, quelques-uns ont choisi de se mettre au service des Algériens pour la défense de leurs droits. En 1962, ils sont des milliers à aider des Algériens : déplacements, réunions, passages de frontières, transfert des sommes collectées, faux papiers, transports d'armes. Quatre témoins-acteurs principaux racontent, analysent, relisent leur engagement et ce que cet engagement a fait de leurs vies : Robert Davezies, prêtre à la Mission de France, Hélène Cuenat et Jean-Louis Hurst, alors militants du Parti Communiste, Francis Jeanson, anticolonialiste depuis la fin des années 40. Chacun d'eux, comme leurs compagnons d'alors, a dû rompre avec l'Institution, le Parti, la famille, le pays, la loi...