Aller au contenu principal
Veuillez vous connecter
Display2

François Mitterrand - Que reste-t-il de nos amours ?

Karel, William (1940-....) Metteur en scène ou réalisateur
Année :
2015
5400

Que reste-t-il du premier président socialiste de la Ve République, figure romanesque aux multiples parts d’ombre ? Au fil de riches témoignages, William Karel signe un bilan critique des années Mitterrand.

 

Tout à la fois icône adulée sur l’air de la nostalgie et fantôme encombrant de la gauche, François Mitterrand continue de hanter la scène politique plus de vingt ans après sa mort. Une illusion de socialisme perdue et le regret voilé, peut-être, d’une génération politique disparue. Pour mieux cerner les contours flous de cet héritage, William Karel revisite avec précision les deux septennats en clair-obscur du premier président socialiste – celui qui avait promis, citant Rimbaud, de "changer la vie"...

Inventaire sans concession
S’appuyant sur la mémoire de proches (Roland Dumas, Laurent Fabius, Ségolène Royal), de conseillers (Jacques Attali, Georges-Marc Benamou ou Laure Adler), de journalistes ou d'historiens (Pierre Péan, Edwy Plenel, Éric Roussel, Philip Short, Michèle Cotta, Raphaëlle Bacqué, Serge July ou Christophe Barbier) et d’archives, le film retrace les hauts et les bas du long règne d’un homme habité par le pouvoir et rongé par la maladie. Il raconte le fol espoir dans l’euphorie de la victoire du 10 mai 1981, les réformes sociales (retraite à 60 ans, trente-neuf heures, impôt sur les grandes fortunes, égalité salariale entre hommes et femmes...) avant le tournant de 1983, l’emblématique abolition de la peine de mort, les radios libres et les chantiers pharaoniques, mais aussi l’émergence favorisée du Front national. William Karel éclaire aussi les parts d’ombre révélées par le second mandat : les scandales financiers, les suicides de François de Grossouvre et de Pierre Bérégovoy, les écoutes téléphoniques et, surtout, le retour d'un passé occulté, de son allégeance de jeunesse à Vichy et de son amitié avec René Bousquet à son rôle de garde des Sceaux pendant la guerre d’Algérie. Habile politique, Européen converti, père aimant de Mazarine, le président Mitterrand a brillé sans anticiper, et séduit pour vaincre plus que pour convaincre, à distance d'une gauche suiviste en quête d’homme providentiel. Au fil de cet inventaire sans concession resurgit le portrait d’une figure éminemment romanesque.