Shaun of the dead
À trente ans, Shaun passe tout son temps au pub, en compagnie de son colocataire Ed, préférant les jeux vidéo et la bière aux dîners avec Liz, sa petite amie. Aveugle à la décrépitude de son couple, il ne se rend pas non plus compte du comportement étrange des habitants de Londres, et ne remarque pas plus les sirènes de police que le ton alarmiste des journaux télévisés. Quitté par Liz, Shaun retourne au pub et se soûle avec Ed, avant de se jurer de reprendre sa vie en main et de reconquérir Liz. Mais au réveil, c'est l'apocalypse : un virus a infecté les habitants de Londres, les transformant en zombies. Shaun a un plan. Récupérer sa mère et Liz, et filer droit au pub, pour attendre les secours.
Absurdement anglais
Présentée comme une comédie romantique "avec des zombies", Shaun of the Dead, premier film de la "Trilogie du Cornetto", trois longs métrages qui réunissent les deux comédiens Nick Frost et Simon Pegg (également coscénariste) et le réalisateur David Wright, réussit le pari délicat d'être à la fois un film hommage au genre, une parodie décalée, et un petit bijou de mise en scène. Largement inspiré par l'œuvre horrifique de George A. Romero, truffé de références à la culture geek, Edgar Wright met en scène un concept hilarant : confronter l'horreur de zombies déchainés à six Anglais moyens à l'habitus tout britannique. Le titre d'exploitation du film était d'ailleurs Tea Time of the Dead… Ainsi l'on prépare du thé alors que le mari se transforme dans l'autre pièce, l'on passe sa morsure de zombie sous l'eau froide et on hésite sur le choix des vinyles à jeter sur les morts-vivants pour les ralentir… À cet hilarant choc des cultures s'ajoute une mise en scène extrêmement ciselée de la part du jeune réalisateur, pour qui l'humour passe en priorité par le montage (une merveille de précision au service de la comédie) et les effets sonores. Un régal, horrifique parfois, absurdement anglais en permanence.