Aurora
Ingénieur d'une quarantaine d'années, Viorel ne se remet pas de son divorce. Il erre dans Bucarest jour et nuit, sans but, hanté par des pensées impossibles à déchiffrer. Songe-t-il à ses deux filles, qu'il ne voit presque jamais ? À son ex-femme ? Au néant qui gouverne son existence ? Viorel porte sur tout un regard impénétrable et sans vie. Le même regard qu'il arborera au moment de commettre l'irréparable…
La banalité du mal
Ce film de Cristi Puiu s'inspire d'une émission consacrée aux homicides en Roumanie. Elle montrait que la plupart étaient commis par des femmes et des hommes ordinaires s'attaquant à leur famille, leurs amis ou leurs voisins. Viorel n'est rien d'autre que l'un d'eux. Le message de Puiu est clairement assumé : le meurtre est "banal", bien loin des images d'Épinal produites par le cinéma et les médias. Dans de longs plans-séquences, il montre la routine du futur tueur en série. Viorel se douche, regarde passer les trains, mange, fait ses courses, espionne ses victimes… et les tue. Et la vie continue, comme si rien ne s'était passé. Le réalisateur, très juste dans son interprétation de Viorel, parvient à maintenir tout au long du film une tension intense.