Vivement le cinéma
Le cinéma a été découvert au terme d’un foisonnement d’expériences et d’inventions qui a abouti, presque par accident, à l’invention par les frères Lumière, en 1895, du cinématographe, et aux féeries des premiers films de Méliès. Cent ans plus tôt, à la fin du Directoire, le physicien-aéronaute Étienne-Gaspard Robertson donnait déjà des séances de projection de sa "Fantasmagorie". Perfectionnant la lanterne magique, il faisait danser les diables et les spectres dans la nuit artificielle… D’outre-tombe (avec la voix du comédien Grégory Gadebois), il raconte comment, après lui, savants ou illusionnistes, artistes, photographes, inventeurs, tels Joseph Plateau, Émile Reynaud, Eadweard Muybridge, Étienne-Jules Marey ou Thomas Edison, cherchent à attraper le secret du mouvement. Leurs images fragiles et précieuses sont la préhistoire du cinéma.Ressusciter les morts"J'ai assuré que je ressusciterai les morts, je les ressusciterai." C'est la promesse qu'Étienne-Gaspard Robertson aurait faite au public en 1798, avant de présenter sa lanterne magique révolutionnaire. Cinéaste et écrivain, Jérôme Prieur (coréalisateur, entre autres, de Corpus Christi) a redonné vie, plus de deux siècles plus tard, à ce précurseur oublié et à tous ceux qui lui ont emboîté le pas, rêveurs et inventeurs, célèbres et oubliés. Ce voyage mouvant dans la préhistoire du cinématographe s'inspire de ses propres livres, Séance de lanterne magique (Gallimard) et Le spectateur nocturne, une anthologie (Éditions des Cahiers du cinéma).