Ruins, à l'intitulé désolé, à la pochette sobre un portrait - en noir et blanc -, en opposition à celle glamour et colorée de "Stay gold", est un disque profondément mélancolique, tourné vers cette Amérique qui les fait vibrer depuis toujours et qui s'apprête à les célébrer. Enregistré à L.A., avec le concours de Peter Buck (REM) et Glenn Kotche (Wilco), le disque gagne en épaisseur, en efficacité. Ce son plus musclé, voire plus calibré que l'on pourrait regretter, est contrebalancé par des chansons d'une sombre maturité. Avec le succès, la vie condamnée à une promiscuité entre soeurs s'accompagne d'un sentiment de solitude, d'étouffement, du sacrifice d'une relation amoureuse viable. Ruins raconte cela, tout en douceur et en beauté, de Fireworks à Nothing has to be true, en passant par le poignant Distant Star. Pour l'heure, les chants radieux de Klara et Johanna restent unis, pour le pire, mais avant tout, pour le meilleur. (in Télérama - Hugo Cassavetti)