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Le fils

récit
Édition :
Année :
2011
170 p. ; 21,5 cm : 22 cm
± Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin.Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier Ơrecondoléances, etc. Ơ débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. » Michel Rostain nous happe dans le récit d’un deuil impensable. Avec une infinie pudeur et une grande finesse, il nous entraîne dans les méandres d’un amour absolu, celui d’un père pour son fils.Michel Rostain vit à Arles. Né en 1942, metteur en scène d’opéras, il a dirigé la Scène nationale de Quimper Ơ Théâtre de Cornouaille Ơ de 1995 à 2008. ± Dans ce livre totalement singulier, Michel Rostain parvient à dire l’indicible, à penser l’impensable, à cerner avec délicatesse un événement monstrueux : la disparition brutale d’un enfant adulte. Je l’ai lu six fois. À chaque fois j’ai pleuré. Plus étonnant, à chaque fois j’ai ri. Et à chaque fois je l’ai refermé en éprouvant une immense gratitude envers l’auteur, d’avoir su nous faire ressentir la beauté de l’amour, la manière miraculeuse dont elle nous enrichit, par-delà le deuil. » Nancy Huston± Le Fils est un torrent de vie, d’humour noir et d’amour qui déborde et fait comprendre comment on peut, malgré tout, vivre avec ± ça ». »