Fantaisie. Militaire Pochades et rigueur : on parlera une fois encore, chez Bashung, d'oxymore. Occis, mort : Bashung, c'est affaire entendue, a abandonné son corps à la science. Chanteur mort, Bashung pose sur la pochette, noyé dans le cresson ? puis, sur le livret intérieur, squelette dans le marigot. "Sais-tu qu'la musique s'est tue/Sais-tu qu'un salaud a bu/L'eau du nénuphar ?" Rodolphe Burger, Adrian Utley de Portishead, les Valentins, Joseph Racaille ou l'enragé Jean Fauque comptent parmi les médecins légistes qui ramènent leur science : il s'agit, après les pansements de Chatterton, de remodeler le visage de Bashung. Et puisque l'oxymore est ordonné par le titre même de l'album, les chansons s'autorisent, elles aussi, tous les conflits : monstre aux deux visages, définition possiblement idéale de la variété, Bashung ose ainsi dans un même souffle la légèreté et le ténébreux, le beau bizarre et le bazar inouï.(www.lesinrocks.com)