A entendre se pâmer la profession, on jurerait que le loup blanc est arrivé. Que la chanson française va être sauvée par ce gaillard à la fois timide et volubile dont la pop lettrée doit énormément aux maîtres (de Gainsbourg à Morricone, en passant par le Polnareff des 60’s et 70’s et le Christophe de toujours) qui ont inspiré la french touch dont on ne souvient, finalement, que de Air. Faiseur incontestable, Arnaud Fleurent-Didier phrase plus qu’il ne chante, un peu comme Biolay dont il n’arrive pour l’heure qu’à la cheville, mais ses textes sont effectivement rafraîchissants et pourraient faire de lui le porte-parole de sa génération, désabusée et qui cultive la désinvolture comme si c’était un art, s’il continue à s’appliquer. Les onze chansons de La reproduction sont à écouter en priorité, sachant qu’elles constituent un tout et ne sont pas faciles à dissocier. Avec ce premier album, AFD invite dans son univers de mots fléchés sur une sorte de musique au mètre inspirée, et, curieusement, on sent là comme une forme de privilège. (www.musique.fnac.com)