Fin août 1944, peu après la libération de Paris, Jean Grémillon se rend en Normandie pour retrouver sa famille, mais aussi témoigner par des images sur son pays d’origine. Le printemps de l'année suivante, il complète ce premier tournage par un deuxième voyage. Dans des conditions précaires, il filme plusieurs rescapés de la population civile, ainsi que des ruines causées par les combats. Enfin, il utilise des archives d'actualité, écrit une musique, enregistre lui-même un commentaire dont il est l’auteur. Il rend alors compte des effets du débarquement allié et de la bataille de Normandie, dans l'espoir que le public français découvrira les souffrances endurées par cette région particulièrement dévastée. Terminé en 1946, "Le six juin à l'aube" est jugé trop long et inopportun par les distributeurs car, selon eux, "la guerre n'intéresse plus personne". Et personne ne s'empresse de défendre un film dont le point de vue n'affirme aucun vainqueur à la guerre... Il obtient finalement une sortie commerciale discrète amputée de 12 minutes, seule version connue depuis lors et jusqu'à la restauration de la version intégrale : c'est cette version originelle que propose cette édition.